En son milieu s’élevait une tour appelée « Beauregard », et qui faisait pendant avec les tours « Joyeuse » et « César ». Mais de la légende à la réalité, il y a une grande marge et pour pouvoir avancer des données bien précises, nous nous en rapporterons aux pièces officielles qui sont conservées dans nos dépôts d’archives. Les historiens namurois reportent la construction du premier pont de Meuse au règne d’Albert II, c’est-à-dire, à la première moitié du XIe siècle.
Selon toute probabilité, l’ouvrage primitif aurait été construit en bois. Par la suite, devant la nécessité des transports, devant la force des crues, il fut remplacé par un ouvrage de pierre. La première citation dans une charte authentique remonte à l’an 1183. En 1264, on en parle encore dans un acte par lequel Guy de Dampierre assigne au couvent de Géronsart cent sols namurois à prendre sur le winage du pont de Meuse. A cette date, après sa construction en pierre, il se présentait de la manière suivante : D’une façon générale et comme la plupart des ponts de cette époque, une tour ou mieux un beffroi se dressait en son milieu, reposant sur une des piles. Ici, il marquait la séparation des territoires de Jambes et de Namur, et sa porte massive de chène, renforcée d’une herse, défendait, de part et d’autre, l’entrée de ces communes. De chaque côté de son tablier, des maisons placées en encorbellement étaient occupées par le portier, par le sonneur et les gardes, par les marchands.
En savoir plus :
- Côté Jambes n° 80 – 2013
- Badot, Jambes autrefois… et aujourd’hui, Namur, 1948, pp. 39-45.