CHAPITRE II : Les vicissitudes du pont de Jambes entre le XVIIe siècle et la deuxième guerre mondiale
2. Le pont au travers des XVIIIe et XIXe siècles
d. 1782
Joseph II, empereur du Saint-Empire entre 1765 et 1790, donna l’ordre du démantèlement de certains forts de la région avec la destruction programmée de trois premiers d’entre eux (ceux dits de PiedNoir, de Saint-Antoine et de Saint-Fiacre), de même que des ouvrages de la tête de pont construite il y a peu en avant du pont de Meuse. Quelques éléments ont toutefois subsisté, servant de refuge en cas de guerre et de prison communale en temps de paix (prison dite « l’Amigo »). Ainsi, tel est l’aspect du pont à la fin du XVIIIe siècle.
Son état nécessitera encore quelques grandes réparations, en 1799 et en 1818, qui feront disparaître certains aspects médiévaux et donneront à l’ouvrage l’aspect qu’il a finalement offert à tous jusqu’aux années 1960. Au niveau de ses dimensions, elles se présentent comme telles : sa longueur est de 150 mètres environ et sa largeur de 14 mètres.
3. Le pont traversant les guerres de la première moitié du XXe siècle
Les deux guerres mondiales de 1914 et 1945 font subir au pont de Meuse de nouvelles mutilations : en été 1914, les Allemands débouchant de Liège s’infiltrent dans la vallée de la Meuse. Le Génie belge, croyant retarder leur progression, fait sauter les trois arches à l’extrémité de la rive droite. Leur reconstruction aura lieu en 1918 mais aura été accompagnée de premières discussions sur la pertinence du maintien du pont en son état ou de sa démolition.
En 1940, les trois arches récemment refaites sont à nouveau détruites. Et les dégâts sont encore accentués par les Allemands juste à la veille de la Libération. L’ouvrage subsistera de longues années, à l’aide de passerelles de bois accrochées à ses flancs et d’un tablier sommaire enjambant la portion détruite.