Cruche à goulot annulaire et anse trifide
27 x 4 x 7 cm.
Brisée, terre orange claire à noyau gris, surface beige clair.
Coll. Société archéologique de Namur.
Assiette ronde avec poignées
27,5 x 26 cm.
Coll. Frédéric Laloux, Jambes.
Un grand pot moutardier en grès
28 x 16 cm.
Coll. Pol Cronet, Jambes.
Cygnes
11 x 10,5 cm et 10,5 x 8 cm.
Coll. Musée des Arts décoratifs
de Namur/Hôtel de Groesbeeck-de Croix.
Velaine, aujourd’hui lieu-dit de Jambes situé en amont sur la Meuse face à l’île Vas-t’y-Frotte, était autrefois une commune indépendante. Son nom dérive probablement du latin « villana », une terre dépendant d’une villa rustica durant l’Antiquité. Située à Amée, cette villa est devenue au Moyen Âge un fief noble, siège de Haute, de moyenne et de basse justice.
L’occupation de Velaine remonte à la Préhistoire, comme en témoignait jusqu’en 1820 la présence d’un dolmen surnommé « Pierre du Diable », à proximité duquel une hache en silex remontant à la deuxième moitié du troisième millénaire avant notre ère a été découverte.
La mise à jour de vestiges gallo-romains atteste d’une occupation persistante du site au cours des siècles, et de l’usage de la Pierre du Diable dans le cadre d’une nécropole, et ce jusqu’au début du quatrième siècle après J.C .
Au Moyen Âge, Velaine est un des centres d’habitation de ce qui est Jambes aujourd’hui, avec Anhaive, le Pont et la Montagne Sainte-Barbe. La zone est parsemée de cotelages et de masuages. Quelques maisons se groupent à Velaine autour d’un oratoire dédié à sainte Gertrude, patronne des voyageurs, qui est érigé dès le 14e siècle à l’intersection du chemin de Saint-Hubert et de la rue de Dave. Long d’une dizaine de mètres, et large de cinq, l’édifice est désaffecté vers 1840 et sert de carrière pour les habitants des environs. A proximité de ce sanctuaire, l’existence d’un cimetière est attestée par la découverte de squelettes.
Au cours du temps, l’urbanisation et le remembrement ont eu raison du maraîchage jambois. Les parcelles ont été redécoupées et bâties, de nouvelles rues ont été tracées.
Mais Velaine rappelle par sa toponymie son histoire : Comognes et Masuages, rues Villana et Pierre du Diable, …
1. Pour en savoir plus, voir C. CHAINIAUX-GARNY, Velaine. Des origines aux Temps Modernes, 1976.
2. La description par Vangeois de la Pierre du Diable avant destruction est relatée par E. Del Marmol dans les Annales de la Société archéologique de Namur (ASAN), t. 13, 1875, pp. 339-348. Le dolmen était très vraisemblablement entouré d’un Cromlech.
3. Cette hache a été offerte à la Société archéologique de Namur en 1861 par Monsieur Coyon. Elle avait été trouvée à Velaine, dans les déblais du chemin de fer. Voir ASAN, t. 7, 1861-1862, p. 222.
4. E. DEL MARMOL, Fouilles au lieu-dit La Pierre du Diable à Jambes, dans ASAN, t. 13, 1875, pp. 339-348.
5. Le terme « Cotelages » vient de « cot’ladjes », venant lui-même de « courtils ». Le cotelage est formé d’un terrain attenant à une habitation, exploité par un maraîcher qui cultivait principalement la vigne, les légumes et le houblon. La plaine jamboise, fertilisée par un dépôt limoneux de 40 à 50 cm d’épaisseur, a rendu possible le développement de cette activité. Voir F. DANHAIVE, Les Coteliers de la banlieue de Namur-Nord, dans Le Guetteur Wallon, Namur, 59e année, n° 1, 1983.
6. Les masuages étaient de petites exploitations agricoles héréditaires, et concédées contre obligation de culture par le Prince-Evêque de Liège.
Fiona Lebecque,
Présidente-Conservatrice du
Centre d’Archéologie,
d’Art et d’Histoire de Jambes
Jambes d’aujourd’hui, autrefois divisée en Haneue (Anhaive), Iambe (Jambes), Thien S. Barbe (Montagne Sainte-Barbe), Velen (Velaine) et Yame (Amée)
Extrait de la carte de J. Surhon,
Namurcum Comitatus, 1579.
Namur, Jardin du Cloître. Coll. Société archéologique de Namur, inv. B-Ca-001.