Le sénateur Théophile Finet

Présentation du pousse-wagons
Locopulseur Pulso conçu par les Ateliers
de construction de Jambes-Namur

Le tombeau de Théophile Finet au chevet de l’église de Haut-Bois

Théophile Finet est né à Couillet le 17 juillet 1837 et est décédé à Courrière le 18 juillet 1910. Il est le fils de François, Joseph Finet, journalier et d’Henriette Parent1.
Il poursuit ses études à Paris, au Collège Chaptal, à Sainte-Barbe et à l’École centrale des Arts et Manufactures. En août 1859, Th. Finet décroche le diplôme d’ingénieur.
Industriel, Th. Finet s’est attelé à la construction de lignes de chemin de fer entières dans les Balkans, en Turquie et en Syrie. Il fonde avec son beau-frère, le comte Vitali, la Régie générale de Chemins de fer et de Travaux publics dont le siège est à Paris.
Théophile Finet dispose de propriétés à Jambes à un endroit stratégique proche de la gare. Dès lors, il décide, en 1900 de construire un atelier destiné à fabriquer des ponts et des charpentes métalliques. Jambes va devenir un centre de construction métallique important qui équipera de nombreuses lignes de chemin de fer : la ligne de Soma-Panderma, la ligne Smyrne-Cassaba et prolongement, les lignes de Beyrouth-Tripoli, Damas-Hama et prolongements. Les usines Finet réalisent des travaux importants au port de Beyrouth. Elles fournissent de nombreux ponts et ouvrages métalliques en France, en Hollande, en Italie, en Argentine, au Brésil, au Costa Rica, à Porto Rico, au Salvador, en Afrique du Sud, au Congo belge, en Égypte, en Chine.
Les usines Finet s’étendent sur deux hectares et demi. Elles s’équipent d’un hall de montage de 158 m de long sur 18 m de large et deux halls de machines de même longueur mais sur 12 m de large. Les usines comprennent aussi une salle de traçage et une boulonnerie sans parler des bureaux. Des agrandissements portent les surfaces couvertes à 11.000 m².
Vu l’importance de l’entreprise, le personnel est issu du Namurois mais aussi des bassins de Liège et de Charleroi. Des ingénieurs très spécialisés permettent à la société d’asseoir sa réputation.
Elle réalise notamment les grands halls des expositions de Bruxelles (1910, 1935) et de l’eau à Liège (1939).
Les usines Finet survivent à son fondateur et deviendront les Ateliers de construction de Jambes-Namur. On leur doit la conception du pousse-wagons Locopulseur Pulso et la participation à la réalisation de l’Atomium ou des viaducs de Beez, de Dinant (Charlemagne) pour ne citer que quelques exemples.
Th. Finet embrasse parallèlement une carrière politique puisqu’il siège au Conseil communal de Bruxelles de 1882 à 1887. Il devient sénateur libéral de l’arrondissement d’Arlon-Virton du 13 août 1889 au 27 mai 1900 et de l’arrondissement d’Arlon-Marche-Bastogne-Neufchâteau-Virton du 27 mai 1900 au 18 juillet 1910. Il siège à la Commission des Finances (1889-1900, 1909-1910), et à la Commission des Travaux publics (1901-1908).
Th. Finet collabore aussi à plusieurs journaux dont le Journal de Charleroi, La Réforme (1889-1895), L’Ardennais, Le Ralliement (1903).
À l’occasion de son décès le journal Le peuple parle du Sénateur Finet en ces termes : Mince, fluet, osseux, le faciès tout en angle, la chevelure grise légèrement en broussaille, le chef et les reins à peine inclinés, non par l’âge mais dans une allure obstinée d’attaque, toujours prêt à foncer, M. Théophile Finet était depuis plus de vingt ans une des dernières physionomies curieuses, originales, pittoresques, indépendantes et primesautières du Sénat où, depuis 1889, il représentait l’arrondissement d’Arlon­-Marche-Bastogne.
Th. Finet a joué un rôle de mécène comme en témoigne le financement par ses soins de la construction de l’église de Haut-Bois. Depuis 1867, les habitants de la localité ne souhaitaient plus dépendre d’Haltinne et désiraient obtenir leur propre édifice religieux. La première pierre de l’église de Haut-Bois est posée en 1902 et la construction est terminée en septembre 1904. Un monument dédié aux époux Finet est édifié derrière l’église ainsi qu’une plaque commémorative placée au fond de celle-ci.

Jacques Toussaint,
Président du Centre d’Archéologie, d’Art et
d’Histoire de Jambes

Pour en savoir plus :

C. Badot, Jambes autrefois … et aujourd’hui, Namur, 1948, pp. 225-228.
J.-L. De Paepe et Ch. Raindorf-Gérard, Le Parlement Belge 1831-1894. Données Biographiques, Bruxelles, 1996, pp. 306-307.
R. Devuldere, Biografisch repertorium der Belgische parlementairen, senatoren en volksvertegenwoordigers 1830 tot 1.8.1965, Gent, 1965, pp. 1000-1001.
Fr. Livrauw, Le Parlement Belge. La Chambre des représentants. Le Sénat en 1900-1902, Bruxelles, 1901, p. 579.
Le Sénat belge en 1894-1898, Bruxelles, août 1897, pp. 301-307.
P. Van Molle, Le parlement belge 1894-1969, Gent, 1969, p. 145.
L. Warolus, Les ateliers de construction de Jambes, dans Confluent, décembre 1983, p. 19.

Note

1. L’auteur remercie M. François Bellot, Député-Bourgmestre de Rochefort, qui a aimablement collecté des informations sur Théophile Finet aux Archives du Sénat. Il en est de même pour M. Louis Warolus, ancien ingénieur aux Ateliers de construction de Jambes-Namur, qui a mis sa documentation à notre disposition.

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