En-tête de facture de la Société Les Explosifs Yonckites
Cette société fabriquait des explosifs brisants et antigrisouteux pour les charbonnages
et les carrières ainsi que d’autres produits chimiques.
Action de la Société
Les Explosifs Yonckites
Date d’émission : 1948.
Part Sociale N° 3900.
Hôtel particulier Yonck-Laurent
Rue de Dave n° 154,
architecte Adolphe Ledoux.
La poudrière Yonckites reçut l’autorisation de s’installer à Jambes par décision royale du 29 mars 1893. Cet établissement tire son nom du fondateur, Léonard Yonck, qui mit au point un explosif difficilement inflammable. Ce chercheur spécialisé dans le domaine des explosifs parvint à produire une poudre dite de sûreté qui détone sans flamme. Ce procédé était particulièrement intéressant pour les charbonnages où l’explosif ne risquait pas d’enflammer le grisou.
L’établissement comprenait trois départements : le D.I. brisant destiné aux carrières ; le D.I.S.G.P. (sécurité grisou poussière) pour les charbonnages et enfin le D.I.S.G.P., gainé semblable au précédent, mais avec gaine de garantie.
En 1906, la fabrique devient société anonyme et M. Yonck occupe les fonctions d’administrateur-directeur. La production mensuelle était d’environ trente tonnes et elle resta constante jusqu’après la Seconde Guerre mondiale. Les directeurs successifs furent MM. Yonck-Deprez, professeur à l’Université de Bruxelles à qui l’on doit la mise au point de la trianite-Mat-Chabot et Philippe Ranwaert qui était encore aux commandes en 1948. À ce moment l’entreprise compte vingt femmes et dix-sept hommes. La parité des hommes et des femmes était donc bien respectée !
L’entreprise Yonckites, spécialisée dans les explosifs brisants et antigrisouteux mais aussi dans d’autres produits chimiques avait son siège à Liège ainsi que plusieurs magasins et un autre à Jambes avant qu’il ne soit transféré à Tournai. La société fermera ses portes dans les années ’50 suivant ainsi le déclin des charbonnages.
L’ancien chemin de Warnant devint, en 1898, le chemin de la Poudrière lors de l’installation des établissements Yonckites. En 1938, on parlait de rue de la Poudrière.
L’architecte Adolphe Ledoux est l’auteur de l’hôtel particulier Art nouveau de la famille Léonard Yonck-Laurent situé au n°154 de la rue de Dave..
Jacques Toussaint,
Président du Centre d’Archéologie, d’Art et
d’Histoire de Jambes
Pour en savoir plus :
C. Badot, Jambes autrefois … et aujourd’hui, Jambes, 1948, pp. 223-224.
R. Delooz, Jambes, Erpent, Lives, Loyers et Naninne, Lonzée, novembre 1996, p. 54.
C. Douxchamps-Lefèvre, La commune de Jambes de 1795 à 1977. Les grands traits d’une constante expansion, coll. Études et documents du Centre d’Archéologie, d’Art et d’Histoire de Jambes, 2, Jambes, 2008, pp. 31-32.
M. Simon, Jambes. Parcours Art nouveau, coll. Anhaive expo du Centre d’Archéologie, d’Art et d’Histoire de Jambes, 6, Jambes, 2010, pp. 67-69, 71 et 79.
J. Toussaint, Rues de Jambes, coll. Anhaive expo du Centre d’Archéologie, d’Art et d’Histoire de Jambes, 3, Jambes, 2007, p. 143.