La vie des enfants dans cet univers
Au XIXe siècle, le travail infantile est courant. Et même après le vote de la loi interdisant le travail des enfants de moins de 14 ans, il arrive encore que certains employeurs passent outre cette obligation.
Madame Smann se souvient que lorsqu’un inspecteur du travail était signalé, on cachait les enfants, avec leur accord, dans des armoires et dans les caves. La visite terminée, ceux-ci reprenaient leur travail sans problème. Arrivés à l’âge requis, ils recevaient leur livret de travail et devenaient des ouvriers légaux.
Madame René Bazin, petite-fille d’un verrier, raconte même que lorsqu’il arrivait aux enfants de s’endormir sur le lieu de travail, fatigués par de trop longues journées, les verriers les réveillaient en approchant, de leurs mains, une canne chaude.
Des noms de camarades sortent de l’ombre et revivent dans les mémoires le temps d’une pensée :
– Duquesnoy Mathieu, verrier, entré enfant vers 1880 ;
– Bilquin Evariste, tailleur sur cristaux, entré enfant vers 1880 ;
– Bélenger Gustave (père), verrier ;
– Lizée Joseph (fils), verrier ;
– Pinchart Henri, verrier ;
– Jean-Baptiste, verrier ;
– Eugène, verrier ;
– Defoin Joseph, chef de halle ;
– Bilquin Adolphe, souffleur ;
– Duquesnoy Virginie, tailleuse ;
– Smann Emile, entré gamin en 1918 ;
– Renard Jules, verrier ;
Et combien d’autres encore …
Source :
JACQUES A., PROUVEUR A., 1985. Industries et Artisanats Jambois. Namur (s.n.).