M. D. Allard entouré à sa droite par G. Quaden,
Fr. Laloux et à sa gauche B. Anselme, A. Dalem et J. Toussaint.
La Frairie royale des Masuis et Cotelis en
démonstration lors de l’inauguration de la
Seigneurie d’Anhaive le 4 septembre 2005.
Bannière du Corso fleuri
de Jambes datant de 1954
H. x l. : 87 cm x 62,5 cm.
Le nom du créateur ou de l’atelier est mentionné dans le bas à droite :
E. Van Moffaert / Jambes.
Dépôt permanent
de la Fondation Roi Baudouin au
Centre d’Archéologie,
d’Art et d’Histoire de Jambes.
La Seigneurie d’Anhaive a ouvert ses portes en septembre 2005 et à cette occasion le Centre d’Archéologie, d’Art et d’Histoire de Jambes (département du Syndicat d’Initiative), nouvellement
créé, s’y est installé pour assurer une dynamique au site et à l’infrastructure restaurés par la Fondation Roi Baudouin avec l’aide de la Région wallonne. Que de chemin parcouru en 9 années d’existence. L’heure n’est pas au bilan mais un coup d’oeil dans le rétroviseur permet néanmoins d’appréhender le rôle que joue effectivement le CAAHJ au sein des opérateurs culturels de la région.
Dès son ouverture, le CAAHJ publie un ouvrage intitulé La seigneurie d’Anhaive à Jambes réunissant des contributions inédites d’une dizaine d’archéologues, d’historiens, d’historiens de l’art. Cette publication donnait le ton de la volonté du Centre d’être un acteur dans le domaine du Patrimoine. D’année en année, la politique éditoriale s’est développée de telle manière
que le Centre est devenu un micro-éditeur dont les publications sont appréciées par un large public et référencées dans les bibliothèques. Anhaive est bien sûr connu par son patrimoine immobilier, sa tour du XIIe siècle est son corps de logis du XVIe siècle, mais maintenant aussi par ses éditions (voir encart).
Parallèlement à la mission première qu’il s’est assignée, le Centre mène une politique « expositionnelle » régulière avec la mise sur pied de deux ou trois expositions par an sur des sujets liés au patrimoine local ou extralocal1. Le Centre est le plus souvent l’organisateur en tissant évidemment des partenariats avec d’autres opérateurs : Fondation Roi Baudouin, Région wallonne,
musées, sociétés d’archéologie, … Des expositions sont conçues parfois par d’autres institutions : Maison du Patrimoine médiéval mosan, ArchéoloJ pour ne citer que celles-là.
Malgré des finances modestes, le Centre mène une politique de rassemblement de collections. Il acquiert peu sur fonds propres mais développe une sensibilisation au Patrimoine qui engendre des dons ou des mises en dépôt. À titre d’exemple, des plaques photographiques en verre, montrant Jambes à la Belle époque ont été déposées par M. Bernard Classens. Ces documents sont numérisés en interne en vue d’une sauvegarde d’archives photographiques intéressantes pour l’histoire de notre cité. La Fondation Roi Baudouin a acquis pour le Centre des bannières du Corso de Jambes datées des années 50’2. Lors de la récente destruction de la chapelle de l’Immaculée Conception (1869) située rue Mazy, à proximité du pont des Ardennes, la pierre dédicatoire a été sauvée par le Centre. Nombreux sont les exemples qui peuvent être cités comme la sauvegarde de la couronne en argent de la sculpture de Notre-Dame d’Enhaive.
Tout ceci s’effectue avec une rigueur scientifique nécessaire pour éviter la perte d’informations. Une fiche d’inventaire couplée d’une photographie est réalisée suivant des normes bien précises.
Le Centre s’est doté d’une bibliothèque orientée vers le Patrimoine qui est également inventoriée. De nombreux dons ou dépôts ont été enregistrés.
Ces efforts ont permis d’introduire un dossier comme Institution muséale auprès de la Communauté française. La Seigneurie d’Anhaive/Centre d’Archéologie, d’Art et d’Histoire de Jambes a obtenu cette reconnaissance de la Ministre de la Culture en date du 10 décembre 20123.
Ce label permet un subventionnement mais engendre aussi de lourdes obligations. Le Centre remplira sous peu les quatre fonctions muséales (actuellement deux comme Institution muséale) car elle accueillera des collections archéologiques supplémentaires, propriété de la Société archéologique de Namur, pour être exposées en permanence. Les fonctions muséales sont énoncées dans le décret du 17 juillet 2002 du Gouvernement de la Communauté française4 : l’acquisition, la conservation et la préservation, la recherche et la diffusion. Cela permettrait au Centre de solliciter une reconnaissance comme musée en catégorie C mais comment résoudre la quadrature du cercle puisqu’il faut dépenser plus qu’on ne reçoit !
Jacques Toussaint,
Président du Centre d’Archéologie, d’Art et
d’Histoire de Jambes
Notes
1. Seigneurie d’Anhaive, dans La Fondation roi Baudouin en province de Namur. 2013, Bruxelles, août 2014, p. 18.
2. J. Toussaint, Le Corso fleuri de Jambes, un patrimoine immatériel !, dans Côté Jambes, n° 68, 2010, pp. 8-9.
3. J. Toussaint, La Seigneurie d’Anhaive devient une Institution muséale, dans Côté Jambes, n° 76, 1er trimestre 2012, pp. 8-9.
4. Décret relatif à la reconnaissance et au subventionnement des musées et autres institutions muséales, 17 juillet 2002. Moniteur belge du 9 octobre 2002.