Nos 102-104 de l’avenue Bourgmestre Jean Materne et n°1 de la rue de Coppin
Nos 10-12 de l’avenue Bourgmestre Jean Materne
No 26 de l’avenue Bourgmestre Jean Materne
L’école primaire de la Basse-Anhaive
à la chaussée de Liège
No 238 de l’avenue Bourgmestre Jean Materne
Le nom de Léon Stas ne capte pas directement l’attention des Jambois et pourtant, il a joué un rôle important dans l’urbanisme et l’architecture de sa commune d’adoption, Jambes.
C’est le 25 février 1901 qu’il voit le jour à Landenne-sur-Meuse, mais il s’établira à Jambes, où il rédigera notamment les plans de son habitation, n° 238 avenue Bourgmestre Jean Materne.
Mais avant cela, il poursuit d’excellentes études à l’École Saint-Luc de Liège. Il voyagera beaucoup aux Pays-Bas, où il découvrira l’architecture hollandaise et particulièrement les œuvres de P. Kramer et de M. de Klerk. Ce sont des bâtiments du style de «l’École d’Amsterdam» utilisant la brique de teinte sombre sur de larges surfaces. Des jeux de briques souvent en saillie animent les façades. Il a recours à des éléments bien intégrés tels des bow-windows et des balcons.
Première phase (1933)
A l’âge de vingt-neuf ans, L. Stas s’installe à son compte à Jambes. Il a l’occasion de s’exprimer en reconstruisant un côté de la rue du Commerce et de l’avenue des Acacias (actuellement avenue Bourgmestre Jean Materne), suite à l’élargissement de la chaussée. Les nos 10-12 de l’avenue caractérisent le lyrisme de «l’École d’Amsterdam». L’architecte combine simplicité et recherche du pittoresque. Un vaste oriel s’ouvre sur le paysage mosan. L’ensemble des nos 102-104 de l’avenue Materne et du n° 1 de la rue de Coppin sont caractéristiques de cette tendance. Le rez-de-chaussée est malheureusement altéré. Marc Simon souligne cet ensemble qui attire l’attention par l’angle arrondi souligné par le bow-window, par le contraste entre les larges baies espacées et le rythme serré des fenêtres du dernier niveau, l’expression claire de la cage d’escalier et l’habile jeu des toitures originellement mises en valeur par la couverture des tuiles vertes.
L’habitation privée de l’architecte (n° 238, avenue J. Materne) est conçue vers 1931 mais réalisée trois ans plus tard. Elle constitue l’ouvrage le plus abouti de cette tendance : décrochements subtils de la façade, variété des percements et débordement vertical du toit, attestent une influence impressionniste peu fréquente dans le Namurois ; le hall spacieux, intégré aux espaces de vie, s’orne d’un pavement composé de formes géométriques interpénétrées.
L’école primaire de la Basse-Anhaive date de cette époque et est le résultat des mêmes préoccupations esthétiques.
Deuxième phase (après 1936)
Après 1936, Léon Stas conçoit les maisons du no 54 au n° 26 de l’avenue Bourgmestre Jean Materne, s’ornant d’oriels parfois sur plusieurs niveaux et présentant quelquefois des retraits. Il se distancie de l’influence hollandaise et adopte un langage aux accents plus régionalistes. Le n° 54, construit en 1938-1939 est une maison avec garage, en brique et pierre, intégrant le bow-window arrondi et la balustrade «style paquebot». Les nos 46-44 offrent une décoration de pilastres sommés de sphères. Les nos 34-28 montrent un encorbellement sur toute leur hauteur.
L’après-guerre
Léon Stas sera l’urbaniste communal de Jambes. Il réalise notamment le tracé de l’avenue Gouverneur Bovesse. Malheureusement, la guerre constitue une réelle rupture dans sa carrière. En effet, l’architecte est confronté de plus en plus à l’augmentation du prix des matériaux et de la main-d’œuvre. Ces contingences limitent l’action de l’architecte qui participe ainsi à l’uniformisation du bâti des années 1950-1960.
Jacques Toussaint,
Président du Centre d’Archéologie, d’Art et
d’Histoire de Jambes
Pour en savoir plus
M. Simon, L’architecture, dans Ph. Jacquet et Fr. Jacquet-Ladrier (sous la direction de), La vie à Namur au temps du roi Albert, Bruxelles, 1984, pp. 97-105.
M. Simon, Stas Léon, dans Fr. Jacquet-Ladrier (sous la direction de), Dictionnaire biographique namurois, numéro spécial de la revue Le Guetteur wallon, nos 3-4, 1999, pp. 210-211.
M. Simon, Stas Léon, dans Anne Van Loo (sous la direction de), Dictionnaire de l’architecture en Belgique de 1830 à nos jours, Anvers, 2003, p. 518.