Jambes et ses chapelles CJ60 2008

Chapelle dédiée à la Vierge
Située à l’entame de l’allée du parc Reine Astrid.

Cette modeste contribution permet à peine d’aborder les chapelles situées sur le territoire de l’ancienne commune de Jambes et nous avons dès lors renoncé à traiter des églises et des potales¹.
Un rapide coup d’œil montre l’importance du culte marial à Jambes. La chapelle dédiée à la Vierge accolée à l’ancien Hôtel Bonamy, à l’entrée du parc Reine Astrid², est un exemple de la ferveur vouée à Marie. C’est également le cas de la chapelle située rue Mazy, entre une maison particulière et un immeuble à appartements, dédiée à l’Immaculée Conception.
La chapelle Notre-Dame de la Délivrance érigée au bas de la rue de Géronsart est le témoignage des remerciements de la population, victime au XVII^e siècle d’une grave épidémie. En raison des grâces obtenues un culte spécial s’est développé en faveur de la Mère du Christ. L’actuelle chapelle est néogothique. À la rue de Dave, la chapelle Notre-Dame de Bon Secours atteste également de l’attachement des Jambois à la Vierge.
Notre-Dame d’Enhaive est implorée contre la fièvre lente (ou li fîv’lène) et contre la dentition difficile. Les pèlerins font trois fois le tour de la chapelle avec l’enfant ou avec un linge qu’il a porté. Un vêtement est souvent déposé derrière la grille de la chapelle. Les pèlerins viennent de tout le Namurois et aussi du Hainaut pour prier Notre-Dame d’Enhaive³.
Parmi les nouvelles Notre-Dame, il faut citer une incontournable Notre-Dame de Lourdes dont la chapelle est située au pied de la Montagne Sainte-Barbe. Les apparitions de Lourdes (1858) et la reconnaissance officielle du culte (1861) créeront une nouvelle dévotion mariale appelée à une diffusion mondiale.
Ce n’est pas un hasard si sainte Barbe est vénérée à Jambes. En tant que patronne des mineurs, des carriers et des artilleurs, elle était toute indiquée pour veiller sur la montagne jamboise où l’on extrayait la houille. La chapelle située à mi-côte de la montagne est improprement appelée chapelle Sainte-Barbe. Il s’agit d’une chapelle à la Sainte-Croix. Ce sont sans doute les ouvriers de la houille de la montagne jamboise qui l’ont ainsi dédiée à la sainte martyre Barbe pour laquelle ils avaient une dévotion toute particulière.
Sainte-Marguerite d’Antioche dispose d’une chapelle au boulevard de la Meuse. Elle est patronne des femmes enceintes mais elle est aussi priée contre les catastrophes naturelles (inondations, tempêtes,…) attribuées au dragon d’après l’Apocalypse.

Jacques Toussaint,
Président du Centre d’Archéologie, d’Art et
d’Histoire de Jambes

Bibliographie

C. Badot, Jambes autrefois … et aujourd’hui, Namur, 1948, pp. 99-102; R. Delooz, Jambes, Erpent, Lives, Loyers et Naninne, Lonzée, novembre 1996, pp. 30-31 ; R. Depasse-Lemaire, Le culte marial à Namur, dans Piété populaire en Namurois, Namur, 1989, pp. 65-67; A. Fossion et J. Toussaint, Petite histoire métallique de Jambes, coll. Anhaive expo, n° 4, Jambes, 2007, p. 45 ; J. Toussaint, Notre-Dame d’Enhaive, dans Côté Jambes, n° 40, 10ème année, 1er trimestre 2003, pp. 16-17 ; J. Toussaint, Rues de Jambes, coll. Anhaive expo, n° 3, Jambes, 2007, p. 6.

Notes

1. L’auteur remercie M. Pierre Lamury pour les divers renseignements communiqués.
2. Cette chapelle a été déplacée lors de l’aménagement de l’entrée du parc.
3. Cela devient parfois Notre-Dame d’Adam et Eve par déformation de la prononciation du lieu.