Claude Charlier (2005)
Plaquette de l’Académie des Beaux-Arts de Namur (cours du soir)
Bronze patiné. H. x L. : 78 x 82 mm. 1989.
Plaquette (avers et revers) du Syndicat d’Initiative de Jambes
Auteur : Claude Charlier (Wépion). Graveur : Jean Absil (Namur). Fondeur : Gilbert Charlier (Herstal).
Bronze coulé. H. x L. : 73 x 74 mm. Tirage : 100 exemplaires. 2005.
Esquisses préparatoires à la plaquette du Syndicat d’Initiative de Jambes (2004)
Sa carrière
C’est à Namur que naît Claude Charlier, le 18 juillet 1930. Doué et sensible à l’art, il persuade ses parents de l’autoriser à entrer à l’École d’Art de Maredsous. Il y poursuit ses études de 1946 à 1951. C’est l’occasion pour lui de pratiquer ou plutôt d’apprendre la sculpture, l’orfèvrerie, la dinanderie mais surtout le dessin qui lui sera fort utile dans sa carrière future. Cette période est riche et fructueuse pour le jeune artiste qui a la chance de côtoyer des personnalités telles que Félix Roulin, Jean Willame, Emile Souply, Jean-Pierre Ghysels, Marcel Nulens, Gérard Wart, Jean Absil et bien d’autres.
De 1951 à 1953, il effectue son service militaire. Lorsqu’on lui demande ses qualifications, il se garde bien de dire qu’il est artiste; il répond simplement « dessinateur ». Cette réponse sera déterminante pour le déroulement de son service militaire et plus largement de sa carrière. Il est notamment chargé de concevoir la décoration d’une salle de cinéma (3000 places). Un général caserné à Bruxelles lui confie la mission de créer un fanion militaire. Cela lui permet de visiter les principaux musées de la capitale et aussi la Bibliothèque royale car il est à la recherche de sources fiables.
Peu après, l’armée belge, qui construit une base militaire à Kamina, cherche un décorateur. Tout naturellement, Claude Charlier propose ses services (il est dessinateur !) et part au Congo. Cette expérience congolaise le séduira et le poussera à revenir en Afrique après son service militaire. Il se rend seul à Elisabethville au Katanga et rencontre les architectes sur place. Il fait la connaissance de Claude Strebelle qui lui cède un local dans son atelier d’architecture. Claude Charlier y pratique la dinanderie et la sculpture sur métal en indépendant. Il organise des expositions personnelles et se fait remarquer par les autorités locales. En 1957, Claude Charlier épouse Huguette et cherche dès lors une certaine stabilité d’emploi. Il devient professeur à l’Académie d’Elisabethville et en assure la direction en 1961. Dix ans plus tard, il est appelé à Kinshasa et devient Conseiller au Ministère de l’Éducation nationale chargé des programmes d’études. Il organise dans cette ville un important congrès de l’Association internationale des critiques d’art. Il ouvre ensuite une section « dinanderie » à l’Institut supérieur de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa.
De retour à Namur en 1980, pour ses congés annuels, il apprend que le poste de directeur de l’Académie des Beaux-Arts de sa ville natale est vacant. Il pose sa candidature et est désigné directeur des cours du soir par le Collège échevinal et assurera l’intérim des cours du jour pendant trois ans. Sa carrière professionnelle prend fin en 1995 avec le sentiment du devoir accompli. En 15 ans, il a triplé le nombre de professeurs, triplé le nombre d’élèves et ouvert quatre antennes de l’Académie de Namur à Dinant, Huy, Ciney et Vresse-sur-Semois.
Claude Charlier, médailleur
Si le dessin s’est révélé important dans la carrière de l’artiste, il faut reconnaître qu’il est à la base de tout art. Claude Charlier l’exploitera dans la création de ses dinanderies, sculptures sur métal et plus récemment dans ses médailles ou plaquettes.
En 1989, il crée une plaquette uniface au lettrage caractéristique reprenant la mention : ACADEMIE DES BEAUX-ARTS SOIR NAMUR. Cette plaquette tirée en bronze et en étain n’a pas manqué d’attirer l’attention des numismates et plus largement des amateurs d’art.
En 2004, il récidive car il répond favorablement à une demande du Syndicat d’Initiative de Jambes qui est amené à devenir gestionnaire de la Seigneurie d’Anhaive. La plaquette aura pour thème les plus anciennes constructions jamboises. À l’avers, on y découvre le logis d’Anhaive de 1535, le vieux pont de Jambes, un bateau qui évoque l’activité fluviale mosane et la mention JAMBES. Sur la droite, on aperçoit à peine les initiales de l’artiste « CC ». Le revers fortement légendé porte les inscriptions SYNDICAT D’INITIATIVE JAMBES et AU CŒUR DE NAMUR CAPITALE DE LA WALLONIE. Sur la droite, la silhouette de la tour médiévale d’Anhaive sur un plan lisse permet de graver le nom du bénéficiaire. Les premières plaquettes ont été distribuées par le Président du Syndicat d’Initiative, M. Frédéric Laloux, lors de l’inauguration officielle de la Seigneurie le 4 septembre dernier.
Claude Charlier termine actuellement une troisième plaquette, pour une institution namuroise, qui sera présentée dans les prochaines semaines. Cette œuvre témoignera encore des recherches épigraphiques très réussies de l’artiste.
Jacques Toussaint,
Président du Centre d’Archéologie, d’Art et
d’Histoire de Jambes
Bibliographie numismatique :
A.-R. Buchet, R. Van Laer, Médailles 1989, dans Rond Munten, Provinciaal munt-en penningkabinet, Tongeren, 7-8-9-10, couverture, n° 3.
M.-L. Dupont, J. Toussaint, Médailles et Art, dans Bulletin de l’Institut Archéologique Liégeois, T. CVII, (1995), p. 407, Pl. V.