Les figures emblématiques de Jambes

Si pendant des siècles la plaine de Jambes est principalement affectée à l’exploitation agricole, le développement des voies de transport et l’industrialisation naissante s’accompagne d’une importante urbanisation. Sa population va même jusqu’à doubler entre 1910 et 1960. Et pour cause, des industriels, personnalités politiques et hommes de culture, qui ont conditionné tant l’aspect que l’esprit de la commune. Comme acteurs de l’histoire locale, il est certains producteurs, négociants et entrepreneurs privés qui ont marqué l’activité économique. Les firmes Finet, Lambin, Burniaux ou Bister en sont quelques exemples connus. Parmi les noms de l’autorité publique d’ici et d’ailleurs, Alexandre de Francquen, Valéry de Coppin, Jean Materne et Henri Hallet figurent parmi ceux qui se sont attachés à encourager l’établissement de la population sur le territoire et à améliorer les services offerts par leur environnement urbain. Et enfin pour ceux qui ont notamment valorisé le patrimoine, le terroir et ses traditions, citons parmi tant d’autres Louis Joseph Kefer, Ernest Montellier, Jean Mosseray ou encore Félix Rousseau.

Le cigarier Henri Burniaux était le fondateur des établissements Burniaux, une manufacture de tabac.
L’usine est installée à Surice (déjà en 1860), mais suite à l’incendie de l’entreprise et de la maison familiale, Henri Burniaux s’établit à Jambes en 1921.
La manufacture se retrouvera dans les anciens locaux de la brasserie Lambin, avenue des Acacias jusqu’en 1938. Date à laquelle elle sera transférée dans une nouvelle installation rue Van Opré.

Le baron Valéry de Coppin de Falaën (1846-1919) est né à Namur le 21 janvier 1846 et décède le 9 février 1919 à Jambes.
Il obtient le grade de docteur en droit avant d’être élu bourgmestre de Jambes en 1885. Très dévoué à sa
tâche, il encouragea le conseil communal à décider la création de la régie d’électricité à Jambes.
Il exercera ses fonctions de bourgmestre pendant 33 ans, ce qui sera le plus long mandat depuis l’indépendance
belge.

Théophile Finet (1837-1910) est né à Couillet le 17 juillet 1837 et est décédé à Courrière le 18 juillet 1910. En août
1859, il décroche le diplôme d’ingénieur.
Théophile Finet dispose de propriétés à Jambes à un endroit stratégique proche de la gare. Dès lors, il décide, en 1900 de construire un atelier destiné à fabriquer des ponts et des charpentes métalliques. Jambes va devenir un centre de construction métallique important qui équipera de nombreuses lignes de chemin de fer.

Alexandre Joseph Philippe Emmanuel de Francquen (1845-1879) (dit Emmanuel) est né à Isnes le 15 décembre 1845.
Notaire, il assumera également la fonction de bourgmestre d’Isnes à partir du 27 février 1879. Mais
il sera surtout reconnu pour la façon généreuse avec laquelle il a cédé ses terrains à la commune de Jambes, avec l’obligation de construire des habitations sociales qui manquaient cruellement à l’époque.
En reconnaissance pour cette action, une rue à Jambes porte toujours son nom.

Henri Hallet (1925-1998) est né à Fosse-sur-Salm le 30 avril 1925 et décède le 30 septembre 1998. Il fait ses études à Gembloux et optient son diplôme d’ingénieur agronome.
Il est Conseiller Communal à Jambes de 1959 jusqu’à la fusion des communes.
Il est, de 1973 à 1976, premier échevin, bourgmestre f.f. jusqu’à la fusion des communes au 1er janvier 1977.
Il est à l’origine des projets de la patinoire, du stade de Jambes et des grandes voiries.
Alors, Echevin des travaux de la Ville de Namur, il a l’idée géniale de construire un Port de Plaisance à Jambes. Ce projet crée une large contestation de la part d’une partie de la population locale, les travaux
débutent en 1980.

Né à Jambes le 6 décembre 1842, Louis Joseph Kefer (1842-1926) est initié très tôt à la musique par son père. Il obtiendra en 1856 le 1er prix de violon. Il fréquentera le Conservatoire royal de Bruxelles où il glanera de nombreux prix.
Il sera appelé à Verviers pour assurer la direction de l’École de Musique qui, grâce à son sens de l’organisation et sa haute probité artistique entraînera l’établissement vers le progrès et deviendra le Conservatoire de Verviers.
Quant à son oeuvre propre, outre les mélodies, motets, symphonie, caprice, il est l’auteur d’une Cantate pour l’inauguration du barrage de La Gileppe (1878).

Honoré Lambin (1874-1948) né à Sure (Morhet) le 20 février 1874, il décèdera à Jambes le 8 février 1948.
Son arrivée à Jambes se situe en 1898 où il exerce la profession de brasseur. Il réside au 78 de l’avenue des Acacias (actuelle bibliothèque communale) et la brasserie jouxtera son habitation. Celle-ci fermera ses portes en 1924.
Il exercera également un mandat d’échevin de la Commune de Jambes avant la Première Guerre mondiale.

Jean Materne (1889-1964), fils d’Edouard Materne et de Julie Dessy, fondateurs des Etablissements Edouard Materne-Dessy, spécialisés dans la production et la vente de fruits.
Il travaillera dans la manufacture familiale dès l’âge de 15 ans, prendra les rênes de l’entreprise en 1923 et lui confèrera un essor considérable grâce à la collaboration de ses frères.
C’est en 1926 qu’il entre dans la vie politique active au niveau communal et deviendra bourgmestre en 1933, jusqu’à son décès en 1964. Il est également à l’origine du Foyer Jambois en 1928.
De 1954 à 1963, Jean Materne sera sénateur provincial, mais c’est son action de municipalisme qui aujourd’hui encore transparaît dans la cité jamboise : construction d’écoles modernes, stade sportif, aménagement de parcs et jardins, nouvelle église à Velaine…

Ernest Montellier (1894-1993) familièrement Li Nèsse est né à Sart d’Avril (Noville-les-Bois) le 21 février 1894. Doué
pour la musique, il entreprend des études de solfège et de violon à l’Académie de Namur et l’harmonie
au Conservatoire de Liège. En 1909 déjà, il devient 1er violon dans l’orchestre du Théâtre de Namur. Après la guerre, il sera professeur de musique au Conservatoire de Namur, à l’Académie d’Auvelais, à l’Institut technique de l’État (actuellement Institut Félicien Rops) et même à l’Athénée.
E. Montellier devient chef d’orchestre au Théâtre et dès 1930 à la Société royale Moncrabeau dont il assure la direction et la présidence pendant de nombreuses années. Musicologue et compositeur, il écrit plus de 80 chansons wallonnes, plusieurs messes en wallon et publie la musique qui accompagne des textes de plusieurs poèmes patoisants.
Ernest Montellier a connu les honneurs des autorités publiques namuroises qui l’ont gratifié de la Gaillarde d’argent et du Prix Blondeau.

Jean Mosseray (1917-1996), né Georges Mosseray, vit le jour en septembre 1917 et tira sa révérence le 25 décembre
1996.
Il entra à l’Administration communale de Jambes en 1939 où il assura diverses fonctions dont celle de receveur communal jusqu’en 1977, date à laquelle il devient secrétaire de cabinet de M. Francis Laloux, où il terminera sa carrière professionnelle.
Il fut résistant civil, membre de la presse clandestine, prisonnier politique, titulaire de plusieurs distinctions honorifiques, trois fois proclamé citoyen d’honneur de l’ancienne commune de Jambes, citoyen d’honneur de la Ville de Namur et également de la ville de Lafayette, aux États-Unis.
Malgré tous ces titres et mérites, on se souviendra de Jean Mosseray comme étant un homme discret, aimable, jovial, dévoué et sensible, engagé dans la défense de son terroir et ses traditions, fondateur du
Festival de Folklore et de la Frairie des Masuis et Cotelis.

Félix Rousseau (1887-1981) est né à Salzinnes le 14 janvier 1887, fils d’un négociant en gros en droguerie et d’une mère d’origine polonaise.
Médiéviste, spécialisé en paléographie, il fait toute sa carrière aux Archives de l’État. En 1942, il instaure un cours de folklore wallon à l’Université de Louvain et l’année suivante est chargé du cours de paléographie du Moyen Âge à l’Université de Liège. Il fut membre de l’Académie royale de Belgique et de nombreuses commissions.
Jean Bovesse signale qu’il fut partout et toujours un homme de contact, chaleureux, encourageant les chercheurs, suggérant des travaux sans rien imposer pourvu qu’il s’agisse de sa chère Wallonie, traversée
par cette Meuse, axe et lien entre Saône et Rhin, entre la romanité et la germanité.

Francis Laloux (24 janvier 1945 – 18 février 1991)
Francis Laloux (1942 – 1991) est né à Houx le 24 janvier 1942 et décédé à Namur le 18 février 1991.  Il est le fils de Omer Laloux qui fût Directeur de l’Institut Saint-Joseph.  Son implication dans la vie locale passe par le Patro où il est un dirigeant dynamique.  Il est Conseiller communal à Jambes en 1971.  C’est alors qu’il devient Président du Syndicat d’Initiative (jusqu’à son décès) et qu’il crée en 1973 la Galerie Détour, avec Claude Lorent.  Avec ce dernier, il sera le promoteur de la Fête Jambes 76, qui reste une référence dans la mise en valeur du monde artistique.  De 1977 à 1988 a occuper la fonction d’Échevin de la Ville de Namur où il a la charge de la Culture et du Tourisme.  Il préside l’asbl Jambes en Fête, qui avait en charge l’organisation du Corso. En 1992, le Collège des Bourgmestre et Echevins de la Ville de Namur a décidé de lui rendre hommage en donnant son nom « Espace Francis Laloux » à l’ensemble socio-culturel situé dans le Parc Reine Astrid.