En 1907, Emile attout-Labarre, chocolatier à Bouge, achète le bien et dans les locaux de l’ancienne société, installe une fabrique de chocolat,… La chocolaterie «Femina» voit le Jour ! Elle sera connue également sous le nom de «Chocolaterie Namuroise». Marchant avec le progrès, M. Attout fait le choix de la vapeur pour la force motrice après avoir pesé les avantages et les inconvénients des autres moteurs (gaz, pétrole, électricité etc). Pour lui, le moteur mu par la vapeur était plus compétitif. En 1908, on entame de grands travaux. Dans la cour, derrière la maison, on édifie un bâtiment dont la couverture, en trois parties, est formée de toits à double pente, couverts de tuiles. Une partie du bâtiment, a un étage, sera percé plus tard de deux portes afin d’avoir accès à la plateforme couvrant l’ensemble de la cour. Un massif en maçonnerie, destiné à recevoir les deux machines à vapeur est construit dans le coin arrière de, la bâtisse. Ces machines, l’une d’une force de 18 CV et l’autre de 1 CV, toutes deux sans condensateur, servent à actionner les divers appareils de fabrication (broyeurs, malaxeurs … )·

L’année suivante, l’ajout d’une annexe va de pair avec l’élévation d’une cheminée. Et c’est une débauche de chocolats fins très réputés dans la région qui sortent de la petite usine. Le nom des marques déposées laisse rêveur : chocolat des pyramides, marque Fémina, Sambre et Meuse … Sa grande spécialité est le chocolat au lait, et la Maison Vulners à Namur, en sera vite dépositaire !

Une bonne odeur de chocolat règne dans la maison et flotte aux alentours chatouillant agréablement les narines ; Mademoiselle Lamy se souvient encore qu’elle s’arrêtait, en compagnie d’autres enfants, pour humer les effluves délicieux, surtout si l’on connait le penchant vif des Belges envers cette friandise ! La firme vendait, pour 50 centimes le sac, les déchets de chocolat.

Ouvrons ici une parenthèse, en 1960, les moules marque « Fémina » seront repris par la marque « Aduatic ». Citons également,que parmi le personnel occupé à la fabrique se trouvait firmin Bilquin dont les membres de la famille habitent toujours la rue des Verreries. Mais la guerre survient, celle de 1914-1918, la fabrique doit fermer ses portes. Elle sert de dépôt aux Allemands qui y entreposent de très grandes quantités de légumes séchés enfermés dans des sacs en jute.

En 1918, E. Delhaye, négociant en grains à Eghezée, et J. Mailleux, fermier à Marchovelette, achètent la propriété comprenant la maison, la cour et le vaste bâtiment ayant servi à la chocolaterie. Mailleux, ayant racheté la part de Delhaye construit, en 1921, un hangar dans la cour et l’année suivante cède sa propriété à la S.A. Nouveaux Etablissements Courthéoux. Celle-ci procède à des transformations et agrandit les surfaces bâties, pour arriver, en 1935, à la situation actuelle. Cette société utilise la maison et les dépendances comme locaux commerciaux et entrepôts. Important groupe de distributions de produits alimentaires, les nombreux points de vente ne font pas défaut dans la région. Une animation intense règne dans toute la maison. Des camions amènent ou emportent diverses marchandises que de nombreux manutentionnaires et employés, tant masculins que féminins, entreposent, classent, répartissent ou sortent. A un certain moment le personnel occupé dépassera la trentaine. Parmi ceux-ci travaillait Jules Renard, de la rue des Verreries.

Vers 1960, un changement dans la grande distribution se produit, de nouvelles firmes apparaissent dans la région créant grands magasins et petites succursales. Finalement, dans un but de rationalisation, la firme Courthéoux supprime le dépôt de Jambes. Nous sommes en 1968 ! Deux ans plus tard, la firme Parmentier achète l’ensemble des bâtiments et y installe une fabrique de couleurs. Elle occupe une vingtaine d’employés et ouvriers pour la comptabilité, la fabrication et la vente.

Source : Alphonse Jacques et Adolphe Prouveur, Industries et Artisanats Jambois, cahier n° 1, 1985.

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