Paule BISMAN
Namur, 19/3/1897 – Namur, 9/5/1973
Peintre et sculpteur

Elle est la fille de Camille Bisman, commandant au 13e de ligne, brillant mathématicien qui meurt en héros en 1914 et laisse son nom à la caserne de sous-officiers de Dinant. Le grand-père est un architecte réputé. Est-ce cette ascendance qui donna à Paule Bisman le goût des lignes précises et de l’espace construit ?

En 1913, elle suit les cours de D. Merny à l’Académie des Beaux-Arts de Namur. En 1919, elle entre à l’Académie de Bruxelles où elle sera l’élève de J. Delville et de H. Richir pour la peinture, de V. Rousseau et de P. Dubois pour la sculpture. Elle obtient quatre médailles d’or ainsi qu’une distinction au prix de Rome pour la sculpture en 1927. Elle complète encore ses connaissances par l’étude de grands-maîtres tels que Rembrandt, Vélasquez, Frans Hals, Michel-Ange et Rodin.

Ses études terminées, elle embrasse la carrière de peintre-sculpteur et s’installe en 1930 à Woluwé-Saint-Lambert.

De formation classique, se voulant à contre-courant des tendances de l’époque (des thèmes sociaux, par exemple), elle s’attache à des sujets intemporels : paysages, portraits, fleurs. Mais ce sont les intérieurs de vieilles demeures patriciennes et surtout d’église (aux perspectives structurées, tonalités chaudes, luminosités ocres,…) qui lui vaudront le succès.

Dans les années 50 – 60, à la suite de plusieurs séjours dans les pays méditerranéens, elle ramène des toiles aux coloris plus vifs et éclatants que bouderont des admirateurs déroutés.

Ses sculptures – marbres, bronzes ou terres cuites – témoignent d’un réel talent, manifestant tantôt force et rigueur, tantôt sensibilité et délicatesse.

Personnalité volontaire et entreprenante, elle mène sa carrière de main de maître à la manière d’une femme d’affaires. Elle expose à Bruxelles, Anvers, Gand, Liège, Spa, Charleroi et Namur mais aussi à Paris et dans les provinces françaises. Certaines de ses œuvres ornent notamment le casino de Namur (deux Nus), l’hôtel de ville de Woluwé-Saint-Lambert (Rêverie), le jardin public à l’angle des avenues Slegers et Montald à Bruxelles (Nu). Elle est membre dès 1927 du Cercle royal gaulois et artistique. Elle recevra plusieurs distinctions honorifiques. A sa mort, elle lèguera une trentaine de toiles et trois bronzes à la Ville de Namur.

Témoignage de Mme M.-P. Arnould, Profondeville ; J. TOUSSAINT, La sculpture, in Namur au temps du roi Albert, p. 117-124 ; M. JACQUEMIN EVRARD, P.B. in Femmes artistes en Namurois, Namur, 1987, p. 21-25 ; J. TOUSSAINT, P.B. in Arts plastiques, 1800-1945, p. 140 ; P.B. in Dict. des peintres belges. Martine Arickx-George. Dictionnaire biographique namurois, Le guetteur wallon, Namur, 1999, p.36-37

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